§39. La question de l'entièreté originale du Dasein comme tout structuré
§40. La disposibilité fondamentale de l'angoisse : une insigne ouvertude du Dasein
§41. L'être du Dasein comme souci
§42. La contre-épreuve de l'interprétation existentiale du Dasein comme souci tirée de l'auto-explicitation pré-ontologique du Dasein
§43. Dasein, mondéité et réalité
a)
La réalité comme problème de l'être
et de la démontrabilité du « monde extérieur ».
L'embrouillement des questions, le mélange de ce qu'elles prétendent démontrer avec ce qui l'est en fait et avec ce à l'aide de quoi la démonstration est menée, sont manifestes chez Kant dans sa « réfutation de l'idéalisme ». Kant regarde comme « un scandale de la philosophie et de la raison humaine universelle » que la preuve contraignante capable de confondre tout scepticisme relatif à « l'existence [Dasein] des choses en dehors de nous » fasse toujours défaut. Lui-même présente une telle preuve et il en fait bel et bien la justification de la « proposition » : « La conscience simple mais empiriquement déterminée de ma propre existence [Dasein] prouve l'existence des objets dans l'espace en dehors de moi. »[Winograd & Florès]La première chose à remarquer expressément, c'est que Kant emploie le terme « Dasein », existence, pour désigner le genre d'être qui est nommé dans la présente recherche « être-là-devant ». « Conscience de mon existence » veut dire chez Kant : conscience de mon être-là-devant au sens de Descartes. Le terme « Dasein », existence, veut aussi bien dire l'être-là-devant de la conscience que l'être-là-devant des choses.
La preuve de l'« existence des choses en dehors de moi » s'appuie sur la cooriginale appartenance du changement et de la permanence à l'essence du temps. [...]
[...] Ce que prouve Kant – la légitimité de sa preuve et de sa base une fois admise – c'est le nécessaire être-là-devant ensemble d'un étant changeant et d'un étant permanent. Mais cette coordination de deux étants là-devant n'équivaut encore nullement à l'être-là-devant ensemble du sujet et de l'objet. Et même si cela venait à être prouvé, ce qui est ontologiquement décisif n'en serait toujours pas dévoilé pour autant : la constitution fondamentale du « sujet », du Dasein, comme être-au-monde. L'être là-devant ensemble du physique et du psychique réunis est ontiquement et ontologiquement complètement différent du phénomène de l'être-au-monde.
[...]
Le « scandale de la philosophie » ne consiste pas en ce que cette démonstration reste depuis longtemps encore en souffrance, mais à l'inverse en ce que de telles démonstrations sont encore et toujours attendues et tentées.
b) La réalité comme problème ontologique
c) Réalité et souci
§44. Dasein, ouvertude et vérité
a)
Le concept traditionnel de vérité et ses soubassements ontologiques
b)
Le phénomène original de la vérité
et le caractère dérivé
du concept traditionnel de vérité
c)
Le genre d'être de la vérité et la présupposition de vérité
Il n'« y a » de vérité que dans la mesure où et aussi longtemps que (un) Dasein est. L'étant n'est dévoilé qu'au moment où et n'est découvert qu'aussi longtemps que (un) Dasein est. Les lois de Newton, le principe de contradiction, toute vérité en général, ne sont vraies qu'aussi longtemps qu'(un) Dasein est.[...] Avant que les lois de Newton aient été dévoilées, elles n'étaient pas « vraies » ; il ne s'ensuit pas qu'elles étaient fausses [...] Dès qu'il est dévoilé, l'étant se montre justement comme l'étant qu'il était déjà auparavant. Dévoiler ainsi, tel est le genre d'être de la « vérité ».L'être du Dasein s'en est trouvé du même coup délimité par rapport à des modes d'être (utilisabilité, être-là-devant, réalité) qui caractérisent l'étant qui n'est pas de l'ordre du Dasein.