Gallimard Folio, Grasset & Fasquelle 2001
To the happy many
Ouverture de parapluie, p 16
... en débarrassant [la voix des auteurs] des appareils critiques et autres notes en bas de page qui ont tant contribué à dégoûter leurs lecteurs adolescents et à les envoyer dans les salles obscures ou aux concerts de rock.
p 17
La première chose à faire est de renvoyer l'ascenseur.
No 30. Les Faux-Monnayeurs, p 102
Dans sa jeunesse, ce dandy était même très sulfureux : en réalité, la vie de Gide a consisté à passer du soufre à la souffrance, et des sens au sens.
No 28. Ulysse, p 111
C'est précisément cette attaque qui m'a donné envie d'aimer Joyce, car j'estime qu'un des premiers devoirs de l'écrivain est d'être extravagant, poseur, braillard et mal élevé.
No 16. Paroles, p 159
Dans le siècle qui a rendu la poésie hermétique et expérimentale (et coupée de tout public), son principal crime fut probablement d'être compris.
No 7. Les raisins de la colère, p 194
Les romans engagés vieillissent mal, comme le beaujolais nouveau qu'il vaut mieux boire dans l'année de sa production parce qu'il est encore pire après.
No 6. Voyage au bout de la nuit, p 198
J'envie ceux d'entre vous qui n'ont pas encore lu cette fresque furieuse de vermine et de charogne : ils vont se faire dépuceler mentalement. Vous savez ce que je veux dire : au début ce n'est pas toujours agréable ; par la suite on y prend goût.
No 2. À la recherche du temps perdu, p 216
Proust nous apprend que le temps n'existe pas. Que nous avons tous les âges de notre vie, jusqu'à notre mort. Et qu'il ne tient qu'à nous de choisir la minute que nous préférons.