Syrie : face à Bachar Al-Assad, treize ans de valse-hésitation des grandes puissances
Gilles Paris, dimanche 8 décembre 2024
En 2008, à l’invitation de Nicolas Sarkozy,
Bachar Al-Assad avait eu l’honneur d’assister
dans la tribune présidentielle au défilé du 14-Juillet,
en marge d’un sommet pour la Méditerranée.
Le 18 août 2011, le président des Etats-Unis, Barack Obama :
« L’avenir de la Syrie doit être déterminé par son peuple,
mais le président Bachar Al-Assad lui barre la route,
assure-t-il dans un communiqué.
Ses appels au dialogue et à la réforme sonnent creux
alors qu’il emprisonne, torture et massacre son propre peuple.
Nous avons toujours dit que le président Assad devait mener
une transition démocratique ou se retirer. Il ne l’a pas fait.
Dans l’intérêt du peuple syrien,
le temps est venu pour lui de se retirer. »
[...]
Le 20 août de la même année, Barack Obama met pour la première fois
en garde un régime acculé contre le recours à des armes chimiques.
« À ce stade, je n’ai pas ordonné d’engagement militaire »,
déclare-t-il au cours d’une conférence de presse.
« Nous avons été très clairs avec le régime Assad,
mais aussi avec les autres acteurs sur le terrain :
la ligne rouge pour nous,
c’est de voir tout un tas d’armes chimiques circuler ou être utilisées.
Cela changerait mon calcul. Cela changerait mon équation »,
indique le président des Etats-Unis.
Mais deux ans plus tard, à la lumière du précédent libyen,
sa main tremble en Syrie.
Même après la violation de sa « ligne rouge »
lorsque la soldatesque de Bachar Al-Assad bombarde au gaz sarin
la Ghouta en août 2013.
Barack Obama invoque alors une consultation du Congrès des États-Unis
pour masquer sa négation de ses propres principes.
À Paris, le président de la République, François Hollande,
prêt à soutenir militairement des frappes américaines
qui précipiteraient sans doute la fin du dictateur, se résigne à l’impuissance.
Article,
2024, Le Monde