Le quotidien israélien « Haaretz » continue de dénoncer les exactions de l’armée à Gaza, malgré les attaques du gouvernement
Samuel Forey, dimanche 28 décembre 2024
Le 5 décembre, Nir Hasson, journaliste au quotidien Haaretz,
publiait une longue enquête sur les travaux
d’un historien de l’Université hébraïque de Jérusalem,
Lee Mordechai, qui documente les crimes de guerre
commis par l’armée israélienne à Gaza.
Le 18 décembre, le journal fondé en 1918,
trente ans avant la création de l’Etat hébreu,
s’intéressait aux exécutions extrajudiciaires
commises par les soldats israéliens dans le corridor de Netzarim.
[...]
L’enquête, écrite par le journaliste d’investigation Yaniv Kubovich,
explique que les forces sur le terrain l’appellent
« ligne des cadavres ».
L’armée en a chassé tous les résidents et a démoli les habitations
pour y installer des routes et des postes avancés.
Un officier de la division 252 affirme que
« tous ceux qui entrent sont abattus ».
Les civils qui y sont tués sont ensuite qualifiés de « terroristes ».
Cette réalité, qu’Haaretz expose avec constance,
est largement ignorée par la majorité des Israéliens.
Bien que peu lu en Israël – une audience de 5 % –,
le journal est très reconnu à l’étranger, selon Amélie Férey,
spécialiste d’Israël à l’Institut français de relations internationales :
« De nombreux rapports d’ONG,
ainsi que la Cour pénale internationale s’appuient sur Haaretz.
Et c’est un problème pour le gouvernement actuel. »
Article,
2024, Le Monde