La voix de Gisèle Pelicot ne doit pas se perdre dans l’offensive qui veut interdire à l’école d’aborder la question des rapports hommes-femmes

Du procès Pelicot à l'éducation sexuelle
Chronique de Philippe Bernard, dimanche 8 décember 2024
« Par votre verdict, vous signifierez (…) qu’il n’y a pas de fatalité à subir pour les femmes et pas de fatalité à agir pour les hommes, a conclu, mercredi 27 novembre, à l’adresse de la cour, le ministère public chargé de porter l’accusation. Et vous nous guiderez dans l’éducation de nos fils. »
Au même moment, au Sénat, le ministre délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier, déclarait que le futur programme d’« éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité », n’est « en l’état pas acceptable ».
L’important est que la voix de Gisèle Pelicot et la prise de conscience qu’elle a déclenchée ne se perdent ni dans le tourbillon de la crise politique ni dans l’offensive qui veut interdire à l’école d’aborder pleinement la question des rapports hommes-femmes. Surtout au moment où la société prend conscience que toutes les trois minutes, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle, que 20 % des collégiennes disent avoir été victimes de cyberviolence, qu’à 12 ans, près d’un enfant sur trois a accédé au porno.

Article,
2024, Le Monde