Derrière l’extraction minière pour les batteries électriques, un immense coût écologique à maîtriser

Perrine Mouterde, jeudi 9 mai 2024
Aujourd’hui, experts et scientifiques s’accordent sur la nécessité de déployer massivement des énergies renouvelables à même de se substituer au charbon, au pétrole et au gaz, qui représentent encore 80 % du mix énergétique mondial. Au total, la transition vers un système bas carbone doit permettre de réduire significativement l’extraction de ressources, notamment fossiles, et donc l’activité minière : selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le système « net zéro » (ou zéro émission nette) consommera en 2050, s’il advient, deux tiers de moins de matériaux que le système actuel.
Une voiture électrique requiert six fois plus de matériaux critiques qu’un véhicule thermique, un champ éolien offshore treize fois plus qu’une centrale à gaz de taille similaire.
L'AIE estime désormais que la demande en métaux nécessaires à la transition devrait doubler d’ici à 2030 dans un scénario business as usual, et quadrupler dans une trajectoire alignée sur l’accord de Paris sur le climat. Depuis 2017, la demande en lithium a été multipliée par trois, la consommation de cobalt a bondi de 70 %, celle de nickel de 40 %. Au rythme actuel, la quantité de métaux produite d’ici à 2050 pourrait dépasser celle extraite depuis le début de l’humanité.

Article,
2024, Le Monde