Omer Bartov, historien : « Israël ne semble disposer d’aucun plan politique, il ne dispose que d’un plan militaire très hasardeux »

[Ma] réaction initiale s’est accompagnée d’une grande colère, non seulement face à l’épouvantable massacre perpétré par les hommes du Hamas contre des femmes et des enfants, des personnes âgées et des handicapés, et même des bébés, mais aussi à l’endroit de ceux qui auraient pu empêcher ces actes terribles.
Le 4 août, plusieurs collègues et moi-même avions lancé une pétition intitulée « The Elephant in the Room ».

Notre mise en garde était la suivante : l’« éléphant dans la pièce », c’était l’occupation, un enjeu auquel ce mouvement de protestation [contre la tentative de « réforme » de la justice] refusait en grande partie de se confronter.

Recourir au mot « pogrom » est faux et trompeur. Le terme est par ailleurs surdéterminé sur le plan idéologique.

Dans les deux cas [1973, 2023] la violence a été le résultat d’une impasse politique délibérément choisie par un Israël convaincu de son écrasante supériorité militaire.

Au contraire de 1973, Israël, aujourd’hui, n’est pas confronté à une menace existentielle.