La colère enfle dans le territoire occupé par Israël, où près de 200 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre.
Quelque part, non loin, quelqu’un tire, calmement, sans hâte. Comme pour se distraire. Sans doute pour s’entraîner.
« Les tombes sont serrées comme des sardines dans une boîte, comme nos maisons, mais comme ça, on est plus près les uns des autres que les Israéliens, non ? »
Lundi soir, 13 novembre, cinq nouveaux décès ont été recensés à travers la Cisjordanie. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon de l’armée israélienne, « tondre la pelouse ».
Yehuda Shaul a découvert cette machine à briser, horrifié, lors de son passage dans l’armée israélienne il y a une vingtaine d’années. Il a fondé ensuite Breaking the Silence – un groupe de vétérans témoignant des exactions perpétrées par les troupes d’occupation – avant de poursuivre une carrière de militant et de théoricien des méthodes de répression israélienne en Cisjordanie.
« On a quelque chose en nous qui s’appelle l’honneur et tous les jours on nous humilie ? Hé bien c’est terminé. Ce temps est terminé. »
Mati Steinberg, ex-responsable israélien au sein des organes de sécurité, conseiller de quatre chefs des services de renseignement intérieur, se dit inquiet et atterré par la violence déployée à Gaza par un pays qu’il a toujours servi. « Je ne peux plus regarder ces images, c’est un cauchemar », dit-il.
« Tout le monde n’est pas mauvais, dans les colonies », dit Wael en récoltant des salades dans son jardin.
On devrait avoir le droit de se poser la question de savoir si Israël ne s'est pas disqualifié, si la décision de 1947 n'a pas produit un cancer qu'il devient de plus en plus indispensable de soigner.L'analogie avec l'Afrique du Sud s'impose. Marwan Barghouti peut-il jouer le rôle de Mandela ? Il faudrait pour cela qu'il soit associé au gouvernement d'Israël, en reintégrant à sa population, avec droits égaux, les Palestiniens des bantoustans de Cisjordanie et de Gaza.