« Monsieur le Président, vous êtes tombé dans le piège ! »
David Van Reybrouck
Vous êtes tombé dans le panneau, Monsieur le Président,
parce que vous sentez l’haleine chaude de faucons tels que Nicolas
Sarkozy et Marine Le Pen vous brûler la nuque.
Vous parlez d’une « armée terroriste ».
Pour commencer, rien de tel n’existe. [...]
Des pays et des groupes peuvent avoir des armées ;
s’ils ne parviennent pas à en former, ils peuvent opter pour le terrorisme,
c’est-à-dire pour des actions ponctuelles
dont l’impact psychologique est maximal,
au lieu d’un déploiement structurel de forces militaires
avec des ambitions géopolitiques.
Les trois hommes qui se sont rendus au Stade de France
où vous assistiez à un match amical de football
de la France contre l’Allemagne semblent plutôt être des amateurs.
Il existe d’autres formes de fermeté que le langage de la guerre.
Immédiatement après les attentats en Norvège,
le premier ministre Jens Stoltenberg a plaidé dans détours pour
« plus de démocratie, plus d’ouverture, plus de participation ».
Original
Le Monde
Marc Girod