« Il ne faut pas négliger les leçons de l’histoire »

Gérard Noiriel
La comparaison entre notre époque et les années 1930 montre une autre différence essentielle. La diminution de la violence physique a eu pour contrepartie une aggravation des nouvelles formes de contraintes, ce que les sociologues appellent la « violence douce » : la pérennisation du chômage de masse, la précarisation de l’emploi, l’enchaînement des salariés dans des dispositifs technologiques de plus en plus sophistiqués ont considérablement affaibli les capacités de résistance collective. Alors que les années 1930 avaient été un paroxysme de la lutte des classes, la démobilisation actuelle se traduit par un désintérêt croissant pour la politique – l’abstention étant aujourd’hui le premier parti des classes populaires.

Article,
Le Monde
Marc Girod
Fri Jul 26 19:47:50 2019