Le travail de fourmi des chercheurs du WID [World Wealth and Income Database], coordonné par Facundo Alvaredo, Lucas Chancel, Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, a consisté à compléter ces informations [enquêtes déclaratives auprès des ménages menées par les grandes institutions (Banque mondiale, ONU, OCDE, etc.)] avec celles du fisc et avec les comptabilités nationales, ce qui n'avait jamais été fait auparavant.Il s'agit de l'enquête la plus fouillée sur une longue période (1980-2016) et sur un nombre élevé de pays — près de soixante-dix en ce qui concerne les revenus.
[...] depuis les années 1980, le « top 1 % » des personnes les plus riches du monde a capté 27 % de la croissance du revenu, contre 12 % pour les 50 % les plus pauvres de la planète.
Dans le monde, le niveau de ces inégalités [du patrimoine] reste 20 à 30 % moins élevé que celui observé au début du XXe siècle. Néanmoins, il est reparti à la hausse depuis les années 1980, notamment aux États-Unis où le 1 % le plus riche détient 39 % du patrimoine des ménages en 2014, contre 22 % en 1980.