Propos recueillis par Laure Belot et Hervé Morin
La linguiste Colette Grinevald est chercheuse au laboratoire dynamique du langage de l'Institut des Sciences de l'homme Lyon-II.Y aura-t-il une langue mondiale ?
Oui, probablement l'anglais, avec un statut de langue véhiculaire : une seconde langue relativement simplifiée, adaptée au commerce et aux échanges scientifiques, mais pas faite pour faire la cour par exemple.La formation d'une langue est un processus lent, en plusieurs étapes. La première est la création d'un « pidgin », un code inventé généralement pour faciliter des échanges commerciaux. Il peut, au bout d'une ou deux générations, devenir un « créole », doté d'un vocabulaire mixte et d'une grammaire relativement simplifiée.
Le multilingisme est parfaitement à la portée de l'intellect humain.
6000 langues sont parlées dans le monde. 96 % d'entre elles ne sont parlées que par 3 % des Terriens.
En 2000, 1995 langues étaient utilisées en Afrique, 1780 en Asie, 1250 en Amérique, 1109 en Nouvelle-Guinée, 234 en Australie, 250 dans le Pacifique, 209 en Europe.
Annie Kahn
Plusieurs étapes. Saisie [...] mise sous vide, après avoir été refroidie, car il faut éviter que l'eau contenue dans les fibres, ne bouille lors de l'opération. [...] La viande est alors cuite de longues heures à basse température. En dessous de 68 pour une viande blanche, afin de la garder juteuse et de ne pas dénaturer ses fibres musculaires. En dessous de 62 degrés pour une viande rouge pour éviter que la sarcoplasme, sorte de film qui entoure le muscle, ne coagule comme du blanc d'œuf. Ces températures sont suffisantes pour attendrir la viande car [...] c'est à partir de 50 degrés que le collagène, chaîne moléculaire entrant dans la composition des nerfs, se scinde en fragments. La durée de cuisson, elle, varie en fonction des plats : de soixante-douze heures pour un boeuf-carottes cuit à soixante-six degrés à près de 120 heures pour un rosbif à 56 degrés.