Gravitation quantique et origine de l’Univers

Aurélien Barrau à l'Université de Lausanne, le mardi 27 mai 2025
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Ça veut dire que le monde est plus complexe que ce qu'on croyait parce qu'en biologie l'espace des possibles ne préexiste pas à l'évolution. Il s'invente au fur et à mesure du foisonnement de la découverte des systèmes vivants.
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L'opposition que je voudrais ici mentionner c'est celle entre le contenant et le contenu. Métaphoriquement si vous voulez entre le cadre et l'œuvre.
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Le contenu normalement c'est l'espace, n'est-ce pas, le contenu c'est nous. Ce sont les objets, les corps, les atomes, la lumière, et le contenant c'est l'espace. Mais ce que nous dit Einstein, c'est qu'en réalité, le contenant est lui-même un phénomène. L'espace n'est plus une entité abstraite figée éternelle donnée comme le proposait Emmanuel Kant. Non l'espace devient un objet physique comme les autres.
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Carlo Rovelli, un physicien génial à mon sens, a proposé qu'une bonne théorie physique doit être relativement simple et doit pouvoir s'écrire sur un T-shirt.
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Lee Smolin, qui est un des autres acteurs majeurs de cette approche, se demandait peut-on construire une théorie quantique de l'espace-temps fondée exclusivement sur les principes qui ont été expérimentalement vérifiés ou validés, et la gravitation quantique à boucle est sans doute l'une des meilleures réponses possibles, si ce n'est la seule d'ailleurs, à cette injonction.
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Il y a une conséquence philosophiquement assez remarquable, c'est que dans cette théorie de gravitation quantique, au moment du rebond, il n'y a plus de temps. On vit dans un monde où on a trois dimensions d'espace et une dimension de temps. Et bien il semblerait que dans ce modèle, au voisinage du rebond, il n'y a plus que quatre dimensions d'espace. La dimension de temps devient une dimension d'espace.
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L'idée de multivers, on on la voit émerger quand on regarde d'un peu plus près l'inflation. Quand vous regardez assez simplement sa structure mathématique, vous vous rendez compte qu'elle peut s'arrêter quelque part, par exemple ici chez nous, permettant l'existence de la complexité des étoiles, des arbres, des gens, et puis qu'elle ne peut pas s'arrêter partout en même temps. Il y a forcément exponentiellement plus d'endroits où l'inflation perdure que d'endroits où l'inflation s'arrête. Et ça ça va automatiquement générer une structure arborescente de multivers.
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Bon il est bientôt temps de conclure. Vous savez que nous sommes dans une situation catastrophique. Je le dis avec un grand sourire. Nous avons éradiqué les deux tiers des insectes en quelques années, le tiers des mammifères sauvages en quelques décennies, et les deux tiers des arbres en quelques millénaires. Ce n'est pas une crise climatique. Même sans un seul degré de réchauffement, nous serions quand même dans la 6e extinction massive. Le climat est un problème parmi beaucoup d'autres.

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