François-George Maugarlone :
On peut s'interrroger [...] sur ce lien entre la nation et la guerre. [...] Les soldats de l'an II se jettent à l'assaut des troupes prussiennes à Valmy en criant : « Vive la nation ! » et les troupes du duc de Brunswick sont désorientées par cette manière de faire la guerre qui est nouvelle, elles battent en retraite et Goethe dit : « De ce jour date une ère nouvelle dans l'histoire », d'une certaine manière parce qu'il ne s'est rien passé, mais ce qu'il faut voir, c'est que d'une certaine manière, Valmy conduit à Verdun. La nation s'éprouve et se prouve par la guerre [...], on peut se demander si l'identité ne suppose pas une altérité.
Michel Winock :
Lorsque Renan fait son célèbre discours de 1882 sur : « Qu'est-ce qu'une nation », il ne dit pas qu'une nation se définit par la langue et pour cause : c'est que à ce moment-là, l'Alsace et la Moselle avaient été annexées par l'Allemagne en raison de leur langue germanique.