La société du spectacle

Guy Debord, 1967
Gallimard, Folio, 1992

Avertissement pour la troisième édition française

p. 11
Il faut lire ce livre en considérant qu'il a été sciemment écrit dans l'intention de nuire à la société spectaculaire.

I. La séparation achevée

9, p. 19
Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux.

29, p. 30

Le spectacle réunit le séparé, mais il le réunit en tant que séparé.

II. La marchandise comme spectacle

47, p. 43
Cette constante de l'économie capitaliste qui est la baisse tendancielle de la valeur d'usage ...

49, p. 45

Le spectacle [est] le pseudo-usage de la vie.

III. Unité et division dans l'apparence

IV. Le prolétariat comme sujet et comme représentation

124, p. 121
La théorie révolutionnaire est maintenant ennemie de toute idéologie révolutionnaire, et elle sait qu'elle l'est.

V. Temps et histoire

138, p. 137
Au déclin du moyen âge, le temps irréversible qui envahit la société est ressenti, par la conscience attachée à l'ancien ordre, sous la forme d'une obsession de la mort. [...] Les grandes révoltes des paysans d'Europe sont aussi leur tentative de réponse à l'histoire qui les arrachait violemment au sommeil patriarchal qu'avait garanti la tutelle féodale. C'est l'utopie millénariste de la réalisation terrestre du paradis, où revient au premier plan ce qui était à l'origine de la religion semi-historique, quand les communautés chrétiennes, comme le messianisme judaïque dont elles venaient, réponses aux troubles et aux malheurs de l'époque, attendaient la réalisation imminente du royaume de Dieu et ajoutaient un facteur d'inquiétude et de subversion dans la société antique. Le christianisme étant venu à partager le pouvoir dans l'empire avait démenti à son heure, comme simple superstition, ce qui subsistait de cette espérance [...]

140 , p. 140

C'est au temps du travail, pour la première fois affranchi du cyclique, que la bourgeoisie est liée. Le travail est devenu, avec la bourgeoisie, travail qui transforme les conditions historiques.

VI. Le temps spectaculaire

168, p. 164
La même modernisation qui a retiré du voyage le temps, lui a aussi retiré la réalité de l'espace.

VII. L'aménagement du territoire

VIII. La négation et la consommation dans la culture

IX L'idéologie matérialisée

p. 201
« La conscience de soi est en soi et pour soi quand elle est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi ; c'est-à-dire qu'elle n'est qu'en tant qu'être reconnu. »
Hegel [Phénoménologie de l'esprit]

215, p. 205

Le spectacle est l'idéologie par excellence, parce qu'il expose et manifeste dans sa plénitude l'essence de tout système idéologique : l'appauvrissement, l'asservissement et le négation de la vie réelle.

216, p. 206

Le côté contemplatif du vieux matérialisme qui conçoit le monde comme représentation et non comme activité —et qui idéalise finalement la matière— est accompli dans le spectacle, où des choses concrètes sont automatiquement maîtresses de la vie sociale.

Philosophie
Marc Girod