Neutralité carbone et neutralité monétaire ne sont pas compatibles. Nous devons choisir.
La monnaie n'est utile que si de nombreuses personnes l'utilisent et ont confiance dans les avantages qu'elle procure : son utilité croit au fur et à mesure de sa diffusion.
Le crédit bancaire n'est pas un transfert de monnaie, c'est une création de monnaie.
Comme le dit Éloi Laurent : « Le PIB est trompeur quant au bien-être économique, aveugle au bien-être humain, et muet sur la soutenabilité écologique. La croyance dans la croissance est soit une illusion, soit une mystification. »
Les banques elles-mêmes n'ont que peu cherché à acquérir des titres productifs, tant étaient plus rentables les investissements sur les marchés financiers.
Et l'on constate la même chose du côté des entreprises : celles-ci peuvent trouver des financements à bas coûts et des investisseurs, mais elles n'ont pas suffisamment de projets à financer.
[Hjalmar Schacht] crée la Métallurgische Forschungsgesellschaft (MEFO), société au capital négligeable détenu par l'État, qui émet des bons à échéance de trois mois que les entreprises participant aux grands travaux et au réarmement reçoivent comme paiement. On les a appelé les « bons MEFO ».
Ces bons étaient garantis par la signature de l'État et de la Reichsbank. Une fois qu'ils sont arrivés à échéance, les entreprises qui les avaient encaissés les apportaient à leur banque, qui était autorisée, voire forcée, à les prendre en réserve. Ils ont été renouvelés tous les trois mois jusqu'en 1938. En contrepartie les banques étaient autorisées à faire jouer à ces bons MEFO le rôle de réserves en capital et même, par la suite, à les faire refinancer par la banque centrale. Des bons MEFO pour un montant de 4,8 milliards de marks étaient en circulation en 1934 et 1935, somme à comparer à une masse monétaire officielle de 6 milliards de marks.
Bien qu'il existe des initiatives privées pour un financement durable ou pour un investissement responsable, et qu'elles tendent d'ailleurs à monter en puissance, elles demeurent limitées par la recherche de la rentabilité et contraintes par le périmètre du marché, souvent étroit et à courte vue.p 121[...] En outre, nous avons non seulement besoin de financer et de rentabiliser des activités qui ne seront pas immédiatement rentables du point de vue financier, mais aussi de financer des activités hors marché, comme la préservation de la biodiversité et la restauration des écosystèmes [...]
Le coût de l'action peut sembler élevé [...] Mais le coût de l'inaction le dépasse de loin [...]
On ne fera pas plus d'écologie avec moins de moyens.
« Le marché, il a du bon. Il oblige les gens à se dégourdir, il donne une prime aux meilleurs. Mais en même temps, il fabrique des injustices, il installe des monopoles, il favorise les tricheurs. Alors ne soyez pas aveugles face au marché. Il ne faut pas imaginer qu'il réglera tout seul les problèmes. Le marché n'est pas au dessus de la nation et de l'État. C'est la nation, l'État, qui doivent surplomber le marché. »
On notera que l'ouverture des économies et des flux de capitaux devrait entraîner, selon la théorie néolibérale, une meilleure allocation du capital, une plus grande rentabilité de celui-ci, un phénomène de rattrapage des pays émergents et une discipline accrue des politiques économiques sous l'œil attentif du marché. Il aurait dû en résulter un environnement de taux de change plus stable entre les différentes monnaies ainsi qu'une limitation de l'inflation. C'est tout le contraire qui s'est produit : le désordre et le court-termisme propres aux marchés financiers ont également envahi la sphère internationale de la monnaie. Des pays vivent avec des déficits énormes, au premier rang desquels les États-Unis qui jouent le rôle de fournisseurs de dollars à la tête entière.