Le Prix de la démocratie
Julia Cagé
Librairie Arthème-Fayard, 2018
Introduction. L'épuisement démocratique
p. 28
« Les lois ne sont faites que pour exploiter
ceux qui ne les comprennent pas » :
Bertold Brecht n'a-t-il donc pas raison ?
Autrement dit, la démocratie à quatre sous,
théâtre de l'absurde où la majorité qui vote
— quand elle vote —
finit par le faire contre ses propres intérêts.
p. 31
Les partis n'ont pas vocation
à n'être que des machines électorales ;
ils doivent être pensés comme des plate-formes de réflexion
permettant de faire progresser le débat public.
Première partie. Quand les pauvres paient pour les riches
p. 69
On serait également tenté de dire
— tout en grinçant des dents —
que ces 2 % de généreux donateurs en ont eu pour leur argent
puisque, pour un coût modique de 2 550 euros
une fois pris en compte les avantages fiscaux,
les 100 Français les plus riches ont obtenu de gagner chacun
1,5 million d'euros par an de réduction d'impôt
avec la présidence Macron, et ce dès les premiers mois du quinquennat.
p. 90
[Un] certain nombre de partis dits de progrès
ont abandonné le terrain de la justice sociale
et de la représentation des plus modestes pour obtenir,
justement, davantage de dons privés.
p. 101
L'État dépense chaque année plusieurs milliers d'euros
par contribuable pour aider à l'expression des préférences politiques
des très riches ;
quelques dizaines d'euros seulement, quand ce n'est pas rien,
pour les préférences politiques de la très grande majorité des citoyens.
p. 153
[Lorsqu'un] gouvernement décide [...] de diminuer la charge fiscale
qui pèse sur les plus aisés [...],
cela conduit le plus souvent à une baisse des dons privés
versés à des organismes d'intérêt général.
[...] Doit-on y voir une contradiction ?
Non, pas si l'on comprend que les plus favorisés
ne donnent le plus souvent pas par générosité [...]
mais pour échapper à l'impôt.
Deuxième partie. Les occasions manquées
p. 266
Ainsi, plutôt que de prendre de haut tous ceux qui ne votent pas,
on peut être tenté de les comprendre :
pourquoi se tourner vers les urnes si, au final,
la démocratie est capturée ?
Autant ne pas légitimer par mon vote cette mascarade électorale.
p. 269
[On] est loin du rêve américain lorsque l'on s'aperçoit
que la probabilité pour les enfants de gagner plus que leur parents
est passée de 90 % en 1940 à tout juste 50 %
cinquante ans plus tard.
p. 328
Un euro, une voix.
Le financement privé de la démocratie est devenu
le nouveau « cens caché ».
Troisième partie. Sauvons la démocratie !
Pour une refonte de la démocratie politique et sociale
p. 386 (voir p. 31)
Les partis n'ont pas vocation
à n'être que des machines électorales ;
ils doivent être conçus comme des plate-formes de réflexion
permettant de faire progresser le débat public,
y compris entre deux élections.
p. 409, note 2
D'après les données de la World Inequality Database, en 2014,
la richesse nette cumulée des 50% des Américains les moins riches
était même très légèrement négative
(– 0,1 % de la richesse nette totale).
Essais
Marc Girod
Sun Apr 19 17:30:07 2020