Note 29, p. 60: Gorille invisible (Dan Simons et Christopher Chabris).
Note 32, p. 63: Whodunnit
Comme l'eau qui gèle, la conscience possède un seuil : un stimulus bref va rester subliminal, tandis qu'un autre à peine plus long sera pleinement visible. La plupart des systèmes physiques autoamplifiés possèdent un point de non-retour au-delà duquel le changement survient d'un seul coup, en fonction de la présence de petites impuretés ou de fluctuations aléatoires.
Au cours d'une transition de phase, les propriétés physiques du système changent souvent brutalement, d'une façon discontinue. Dans nos simulations, de même, l'état des neurones passait soudainement d'une activité spontanée assez basse à une phase très différente de décharges rapides et synchronisées.[...] Même nos simulations simplifiées contenaient déjà deux transitions imbriquées. L'une [...] correspondait à l'embrasement global. Cependant, le seuil de cet embrasement était lui-même sous le contrôle d'une seconde transition de phase, qui modélisait l'état de vigilance du réseau.
Sur le principe, je n'ai aucun doute qu'un programme d'ordinateur puisse un jour reproduire un état de conscience.