La structure du vivant


Le suicide cellulaire ou la mort créatrice
Jean-Claude Ameisen, 1999-2003
Éditions du Seuil, Points-Sciences

Une invitation au voyage

Un mystère au cœur du vivant

Un univers singulier et éphémère

p. 13-14
[...] nous ne nous reproduisons pas en nous dédoublant, mais en créant, à deux, un nouvel être, à la fois semblable et différent de nous. En dissociant irréductiblement l'individu de sa descendance, l'évolution nous a ancrés dans la diversité et dans la mort.

La structure de la complexité

p. 15
D'une manière troublante, contre-intuitive, paradoxale, un événement perçu jusqu'ici comme positif —la vie— semble résulter de la négation d'un événement négatif —l'autodestruction. Et un événement perçu jusque là comme individuel, la vie, semble nécessiter la présence continuelle des autres —ne pouvoir être conçue que comme une aventure collective.

Première partie. La mort au cœur du vivant

3. De la sculpture de la forme à la sculpture de l'identité

Voyage au cœur de la complexité

De la mémoire et de l'identité

p. 71
La notion de mémoire présupppose la capacité de distinguer entre des informations nouvelles, auxquelles nous n'avons jamais été confrontés auparavant, et des informations que nous avons déjà rencontrées. Se souvenir, c'est reconnaître ; et reconnaître, c'est répondre différemment la deuxième fois de la première.

La mort cellulaire et la complexité : de l'interdépendance à l'auto-organisation

p. 93
L'immense quantité d'informations génétiques détaillées qui seraient nécessaires à une détermination précise et exhaustive de la construction de notre système immunitaire (formé de plusieurs centaines de millions de récepteurs différents) et de notre cerveau (constitué de près d'un million de milliards de connexions) dépasse de trés loin les informations contenues dans l'ensemble des livres de la bibliothèque de nos gènes.

p. 94

Et c'est pourquoi aussi, contrairement à toutes les craintes, les angoisses, à tous les désirs ou les fantasmes qui s'expriment aujourd'hui, un clone ne sera jamais identique à celui qui lui a donné naissance.

Deuxième partie. De l'embryon à l'adulte : un royaume sans frontière

5. Une nouvelle vision de la complexité

La mort et l'éternel retour


p. 130
Il se pourrait que la quantité de cellules qui disparaît en nous chaque jour soit de l'ordre d'un kilo —un kilo de protéines, de sucres, d'acides gras, d'acides nucléiques— de la matière dont sont composés nos corps.

Une révolution conceptuelle

p. 177
En 2000, la même équipe [Robert Friedlander à Harvard] rapportait que ce traitement était aussi capable d'empêcher, chez des souris, le déclenchement de la mort des neurones et le développement des symptômes dans un modèle expérimental de maladie de Parkinson.

Troisième partie. Un voyage à travers quatre milliards d'années, à la recherche de l'origine du suicide cellulaire

13. De la « mort des autres » à la « mort de soi »

L'hypothèse du meurtre originel

Quand « je » devient « nous » : l'interdépendance ou la mort

Deux partitions pour un même interprète ou de l'ambiguïté de la notion de programme

p. 283

Et se révèle de nouveau l'ambiguïté et la complexité de la notion de « programme ». [...] Ainsi, ce dialogue en lui-même n'a pas été « pré-écrit ». Il résulte de la lecture simultanée par la bactérie de deux partitions génétiques différentes —la sienne et celle du plasmide [...]

14. De l'autodestruction comme conséquence inéluctable de l'auto-organisation

L'hypothèse du « péché originel »

Terra incognita : aux confins de la vie et de la mort

Le suicide interrompu et la sculpture du vivant

p. 321

Le globule rouge est une cellule vivante, active, dont la présence est essentielle à la survie de nos corps, mais qui est dépourvue de noyau, de mitochondries et de gènes.

[...] Dans de nombreuses espèces animales, tels les oiseaux et les batraciens, les globules rouges conservent leur noyau et leurs gènes durant toute leur existence.

Quatrième partie. Le vieillissement : réflexions sur l'autodestruction au cœur du vivant

22. La longévité et l'environnement

Subir ou construire l'environnement : la sculpture de la longévité

La construction d'une société

p. 403

Le pouvoir de déclencher la mort « avant l'heure » de la plupart des individus qui composent la société paraît indissociable du pouvoir de certains individus d'augmenter la durée de leur voyage à travers le temps.

24. Du mythe de l'immortalité au rêve de la reconstruction

De la reconstruction permanente de soi comme modalité de pérennité

p. 427

Le pouvoir de se reconstruire est lié au pouvoir de s'autodétruire.

Les nouveaux chemins de la connaissance,
Essais
Marc Girod