Albin Michel, 1992
Personnages :
p 9
Aux journalistes sélectionnés, Gravelin répétait cependant combien le vieillard avait un bon fonds : ne donnait-il pas, chaque année, la moitié de ses revenus à un organisme de charité ?
p 17
Comment voulez-vous qu'un écrivain soit pudique ? C'est le métier le plus impudique du monde [...]
p 19-20
Les gens ne savent rien des métaphores. C'est un mot qui se vent bien, parce qu'il a fière allure. « Métaphore » : le dernier des illettrés sent que ça vient du grec. Un chic fou, ces étymologies bidon - bidon, vraiment : quand on connaît l'effroyable polysémie de la préposition meta et les neutralités factotum du verbe phero, on devrait, pour être de bonne foi, conclure que le mot « métaphore » signifie absolument n'importe quoi.
p 60
Si vous voulez connaître la lie des sentiments humains, penchez-vous sur les sentiments que nourissent les femmes envers les autres femmes : vous frissonnerez d'horreur devant tant d'hypocrisie, de jalousie, de méchanceté, de bassesse.
p 69
Si un écrivain ne jouit pas, alors il doit s'arrêter à l'instant. Écrire sans jouir, c'est immoral.
p 71
Comme s'il pouvait y avoir quelque jouissance à créer une chose aussi triste et moche que la vie !
p 73
Ce sont surtout les femmes qui inventent les états-d'âme, parce que le genre de travail qu'elles font leur laisse la tête libre.