J'ai d'abord pensé à Montherlant, pour le cynisme et l'humour désespérés.
C'est très soutenu. Un père vieilli s'adressant en le tutoyant à son fils
qu'il aime et qu'il méprise, dont je n'ai pas compris où il se trouve,
dans une station balnéaire sous les tropiques ou partageant
avec lui un gâteau qui fait des miettes sur la table de la cuisine.
Des personnages qui volètent comme des feuilles mortes, tous, ou du
moins la plupart, dont lui-même, Samuel, juifs. Arthur, qui a acheté
un appartement à Jérusalem, Nancy, sa deuxième femme, madame
Dacimiento, leur employée de maison portugaise, Lionel, qui ne
supporte pas les rideaux que sa femme a achetés, René, dont le salon
est laid, Geneviève, qui a causé la mort de Léo qu'elle aimait, en
voulant susciter sa jalousie pour avoir le cœur net,
Marisa l'amante regrettée,
une première femme, une fille, un petit fils, un gendre pharmacien,
d'autres sans doute.
Un déferlement de rancœur. Génial et déprimant.
Enlever le dentier pour le préserver des grincements.