Un puzzle dont les morceaux se raccordent plus tard, au fur et à mesure que les personnages prennent leurs noms :
[Le] vide qui l'habitait en prenant paradoxalement toute la place [...]
C'était des petits machos qui, à dix-sept ans, pensaient avoir tout compris. Et sans doute avaient-ils raison puisque, dans soixante ans, ils n'en sauraient pas plus.
On aurait pu assister à la naissance d'une nouvelle civilisation, basée sur l'échange et le partage, mais non ! La révolution numérique, c'est une occasion d'affaires, voilà tout !p. 176
Depuis trois ans, je travaillais pour un hebdomadaire de gauche. Mais il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre que le de gauche n'était qu'un créneau à occuper comme, pour le fabricant de shampoing, celui des cheveux gras.
Des débuts de romans de plus en plus brefs s'entassaient dans des boîtes. Il me suffisait maintenant de cinq pages pour comprendre que je n'allais nulle part, et c'était, j'imagine, le seul progrès que j'avais accompli en matière de fiction pendant toutes ces années.
Combien de fois peut-on écrire sur la vénalité des classes dirigeantes avant de sombrer dans le fatalisme ? Combien de fois peut-on dénoncer l'inculture de notre ère avant de finir par comprendre que c'est la culture qui n'y a pas sa place ? Combien de scandales peut-on décrier avant de découvrir que c'est toujours le même ? Combien de cris peut-on pousser avant de perdre la voix ?
De manière générale, ceux qui étaient contre l'avortement étaient pour la peine de mort, et vice versa.