Gros-Câlin

Romain Gary (Émile Ajar), 1974 (Mercure de France)
Folio, 2004

p. 108

Je t'aime. Il m'est très difficile de vivre sans toi, tu peux pas savoir. Ça fait si longtemps que je suis là, au bout du fil... Ça a fini par s'accumuler à l'intérieur. J'ai accumulé un véritable stock américain — je veux dire un surplus — formidable, c'est pour toi...

p. 150

Je viens chercher du secours, c'est tout. Il y a une mortalité terrible chez les sentiments.

p. 152-153

Le plus grand problème d'actualité de tous les temps, c'est ce surplus de générosité et d'amitié qui n'arrive pas à s'écouler normalement par le système de circulation qui nous fait défaut, Dieu sait pourquoi, si bien que le grand fleuve en question en est réduit à s'écouler par voies urinaires.

p. 239

Je veux une montre qui ne pourrait pas continuer sans moi, voilà.
Moins on existe et plus on est de trop. La caractéristique du plus petit c'est son côté excédentaire.

Romans
Marc Girod