Un très agréable roman, fluide et plein de profondeur et d'humour.
Personnages:
II Guanabara
Chapitre 1, p 145
Une terre peut-elle s'être cachée de la Bible, avoir été ignorée d'Alexandre et de Jésus-Christ, de Virgile comme d'Attila, sans que la cause d'un tel bannissement fût une grave malédiction ?
Chapitre 2, p 156
Venise, faible, trouvait sa force dans le savoir immense que lui conférait cette toile d'hommes lointains qui avaient mis leur loyauté dans la félonie et faisaient profession de tout trahir, pour qu'elle pût rester fidèle à elle-même.
p 158
On ne se trompe jamais en conférant à quelqu'un le grade qu'il n'a pas atteint. Celui qui bénéficie de cette erreur est tout prêt à la pardonner en pensant que le flatteur a simplement un peu d'avance.
III Corps et âmes
Chapitre 1, p 293
L'espoir est omnivore : qu'on lui refuse la nourriture qu'il attend et il se contentera d'une autre, pourvu qu'elle l'aide à survivre.
Chapitre 7, p 365
On ne s'attend jamais au pire sans connaître tôt ou tard des satisfactions.
IV Sienne
Chapitre 2, p 433
Nous sommes l'un et l'autre nés dans un monde où ce qui est normal, c'est de détruire son ennemi. Les Indiens, eux, se l'incorporent. Ils ont l'admirable qualité de se nourrir de ce qui leur est opposé. [...] Rien ne leur est plus étranger que notre esprit agricole qui supprime toutes les espèces pour n'en garder qu'une seule, qui lui est utile.
Chapitre 8, p 506
Cruelle, l'épidémie eut pourtant la bonté d'emporter d'abord les deux charlatants qui faisaient office de guérisseurs. En sorte que si les colons eurent à subir les tourments de la maladie, ceux de la médecine leurs furent épargnés.