Marie Darrieussecq
P.O.L, 1998
Un dépaysement qui fait penser à l'Étranger de Camus. La même histoire que dans le film Sous le sable. Un traitement intéressant du temps : le mari disparaît également du passé, ou du moins les passés de la femme et de la mère divergent.
I, p 10
D'autres [...] se jetaient dans la mer, échouaient tout gonflés sur les plages, les yeux et la langue mangés pas les crevettes, des colonies de bigorneaux dans le rectum, il valait mieux s'épargner ce genre de retrouvailles.
II, p 26
Encore raccordées de téléphone à téléphone, nos voix montaient à travers l'espace pour ricocher sur des panneaux satellites et rebondir si vite que j'aurais aimé que ma phrase impossible me précède, soit inventée sans moi par la téléphonie et résonne, dans le vide entre les étoiles, jusqu'à nous réunir définitivement.
III, p 47
Devant la photo, c'est à ce moment-là (et à ce moment-là seulement) que je fus contrainte d'admettre que mon mari avait disparu ; que mon angoisse était fondée, sans limite et sans repère. La photo avait bougé. Elle était devenue floue. Mon mari s'était tourné vers le fond, comme si quelqu'un, au moment où se déclenchait le flash, avait dévié son attention.
IV, p 68
Un jeune yuoangui...
VII, p 104
Le petit yuoangui...