Une passion pour la langue française
François Cheng, 2002
Presses littéraires et artistiques de Shanghai, Desclée de Brouwer
Mémoires ou essai ? Un témoignage sur l'apprentissage d'une langue, jusqu'à en faire le vecteur de sa poésie, et sur une construction de soi-même. Une analyse des rapports possibles entre le chinois et le français, soutenue par une sensibilité auditive, qui remarque ce qu'on n'entend plus, et fait référence entre autres à Mallarmé.
Dédicace, p 5
Le diamant du lexique français, pour moi, c'est le substantif « sens ». Condensé en une monosyllabe -- sensible donc à l'oreille d'un Chinois -- [...] ce mot polysémique cristallise en quelque sorte les trois niveaux essentiels de notre existence au sein de l'univers vivant : sensation, direction, signification.
p 16
Comme le terme [Tao] a double sens, le chemin et le parler, il se prête au même type de jeu homophonique qu'en français : Voie -- Voix.
p 64-66
Qing-deng, maître chan des Song, a fixé, de manière abrupte, les trois étapes de la perception et de la connaissance.
Voir la montagne Ne plus voir la montagne Re-voir la montagne
[...] Le revoir est une illumination qui rappelle que le propos de la vraie vie n'est pas la domination mais la communion.