Le peintre Valène veut peindre l'immeuble que Perec décrit...
Fascinant. Un kaleidoscope, ou plutôt un hologramme: le monde entier se reflète dans un immeuble. Une recherche dans les micro-domaines... Avec en prime le grain de sable qui interdit la perfection, qui empêche la boucle de se boucler: un système suffisamment expressif ne peut pas être à la fois complet et cohérent (Gödel).
p 152-154
Imaginons un homme dont la fortune n'aurait d'égale que l'indifférence à ce que la fortune permet généralement, et dont le désir serait, beaucoup plus orgueilleusement, de saisir, de décrire, d'épuiser, non la totalité du monde — projet que son seul énoncé suffit à ruiner — mais un fragment constitué de celui-ci: face à l'inextricable incohérence du monde, il s'agira alors d'accomplir jusqu'au bout un programme, restreint sans doute, mais entier, intact, irréductible.
[...]
Aucune trace, ainsi, ne resterait de cette opération qui aurait pendant cinquante ans, entièrement mobilisé son auteur.
p 239
[...] il y a quelque chose de commun entre l'art du puzzle et l'art du go; seules les pièces rassemblées prendront un caractère lisible, prendront un sens: considérée isolément, une pièce d'un puzzle ne veut rien dire; elle est seulement question impossible, défi opaque; mais à peine a-t-on réussi, au terme de plusieurs minutes d'essais et d'erreurs, ou en une demi-seconde prodigieusement inspirée, à la connecter à l'une de ses voisines, que la pièce disparaît, cesse d'exister en temps que pièce [...]